Art de vivre

"L'enfer c'est les autres" by Youssoupha.

J’aime bien le rap français. Ou plutôt devrais-je dire que j’aime presque à peu près tout ce qui se faisait avant l’arrivée de Maître Gims. Ok je l’avoue, quand les premières notes du morceau Bella se laissent entendre, ça me met de bonne humeur et j’ai moi aussi envie de danser le flamenco au milieu d’une arène comme dans le clip. Les instrus de la Sexion d’Assaut sont souvent irréprochables, mais pour les paroles, c’est un autre sujet que je ne développerai pas aujourd’hui. Jamais en fait.

Le rap c’est pas que pour les bandits !

J’aime les textes de rap profonds et bien travaillés. Les textes qui me touchent. Les textes dans lesquels je me trouve ou retrouve. Les textes qui paraissent simples et innocents au premier abord mais qui t’attrapent les tripes si jamais tu creuses un peu. Si je suis très sensible à la musique, je le suis encore plus aux mots.

Quand je me trouve au volant de ma 307 vintageouais c’est vintage d’avoir une 307 en 2014– je réécoute Noir Désir, le dernier album en date du rappeur Youssoupha. Ray Ban, lipstick corail et musique à donf, je me crois dans un clip de rap gangsta. Ce genre de clip où les images passent au ralenti. On y voit des regards provocateurs, des dentiers en or, des colliers bling bling, des grosses fesses de bimbos et des piscines qui font 6 fois mon appart. Bon la réalité c’est que je suis sur le périph et que je vais faire mes courses chez Carrefour.

youssoupha-noir-desir

Le CD de Youssoupha tourne en boucle et je suis plutôt hermétique à la plupart des morceaux qui s’enchaînent. Un seul retient mon attention : « L’enfer c’est les autres« . Le morceau se termine et j’ordonne machinalement à mon poste de le rejouer. Selon la distance que je parcours avec ma vintage-mobile, le morceau peut se répéter jusqu’à 15 fois !

En fait, je m’en veux à moi-même entre mes crises et mes caprices
Je cache mon mal-être, dissimule mes cicatrices
Et je fais l’artiste derrière un masque
Car c’est facile de faire la morale quand on est planqué derrière un mic
Qu’est-ce que j’en sais du mal des autres en vérité?
A force de vivre dans un clip, j’ai perdu le sens des réalités

Pourquoi ce texte me touche-t-il autant ? Pourquoi dois-je remettre impérativement le morceau au début dès qu’il se termine ? Il y a quelque chose dans ces paroles qui me captive, mais quoi ?

MOI… et les autres

Lorsque j’entre dans une période un peu sombre de ma vie, ça cogite sévère là haut. Tous les petits playmobils qui occupent mon cerveau déclenchent l’alarme à incendie et s’activent pour tenter de me calmer, mais il n’y a rien à faire.  Je pense impudiquement que la faute vient toujours des autres. Je joue à l’égoïste en me disant que je dois volontairement éliminer toutes les ondes néfastes de mon périmètre vital de sécurité. J’ai cette rage en moi qui ne part pas parce que lorsque j’entends les notes de Papaoutai je comprends trop bien les paroles. J’ai parfois envie de descendre dans la rue et de crier à qui veut l’entendre qu’on fonce tous dans le mur alors à quoi bon lutter ?

On fait des erreurs mais on préfère rejeter la faute
Et on se contentera de dire que l’enfer c’est les autres

Avant d’essayer de changer le monde, les gens et leur Histoire
Faudrait que je change l’enfoiré que je vois dans mon miroir

Il n’est jamais trop tard

C’est souvent facile de rejeter la faute sur autrui en se répétant sans cesse que « L’enfer c’est les autres ». C’est encore plus facile de se dire que nous sommes ce que nous sommes et que non, ce n’est pas à nous de changer mais aux autres.  Vivre en société n’est pas simple. Avant de pouvoir s’entourer des bonnes personnes il faut déjà pouvoir se connaître soi-même et savoir ce qu’on attend de la vie.

Mais se connaître soi-même demande beaucoup de temps et surtout certaines qualités que tout le monde ne se donne pas les moyens d’acquérir. Prendre conscience des choses est un premier petit pas. Mettre en pratique des actions pour trouver la sérénité est un pas de géant vers le bien-être intérieur. Vivre une vie en harmonie avec soi est tellement plus agréable. Se réjouir de petits riens au quotidien en se centrant un peu plus sur nos émotions.

Faire plus de choses qui nous font plaisir et en faire moins qui nous irritent. Après tout, quand on est majeures et vaccinées on est libres de faire ce que bon nous semble, non ? Se laisser guider par le flow de la vie sans toujours marmonner dans sa barbe que ce qui nous arrive est la faute des autres relève pour certaines de l’irrationnel, mais promis, avec du temps et de la volonté on y arrive !

You Might Also Like...