Pour fêter ses 9 ans d’existence, le Festival Paris Hip-Hop a offert du 22 juin au 6 juillet une programmation de choc à son fidèle public. À Paris, l’été a fait son entrée sur des notes hip-hop, des graffitis multicolores et des petits pas de danse entrecoupés.
Je ne vous parlerai pas aujourd’hui du festival dans sa globalité mais plutôt de la soirée de clôture détonante qui se déroulait du côté du Zénith de Paris le 6 juillet dernier. Le Zénith est loin d’être ma salle de concert parisienne préférée mais pour M.I.A. et NAS on peut bien faire un p’tit effort !
Sur la célèbre allée piétonne qui mène directement à la salle, règne une effervescence hors du commun cadencée par de nombreux accents étrangers. 19h30 la foule s’active et les langues étrangères à la consonance étasunienne se délient langoureusement. #REPRESENT
À l’intérieur, des groupes d’amis se réjouissent d’avoir pu détourner l’attention des vigiles et trinquent clandestinement à la vodka. Alors que la salle se remplie lentement mais sûrement, un membre de l’organisation débarque sur scène afin de « chauffer le public » comme on dit dans le jargon des strass & paillettes. Flop total. Le public présent ce soir est un vrai public de connaisseur. Ce genre de public qui n’est pas du genre à se laisser chauffer par le premier venu et qui préfère se réserver pour la suite du spectacle. #BANGBANG
Rythmes exotiques et ambiance Bad Girl avec la sulfureuse M.I.A.
La lumière s’éteint et la sublime M.I.A. fait son entrée sur scène escortée par le Partysquad. Vêtue d’une couronne dorée, d’une salopette orange retroussée et d’une paire de Reebok blanches, la belle anglo-tamoule enchaîne les morceaux de son nouvel album Matangi*, sans oublier ses classiques Bad Girls ou encore Paper Planes. Le public est sous hypnose. Est-ce dû à sa beauté et son charisme ou à tous ces symboles et images psychédéliques qui défilent à toute allure sur le grand écran derrière la chanteuse ? En quelques minutes, grâce à ses pas de danse enchanteurs, son sex-appeal et sa nonchalance de petite effrontée, M.I.A. a su imposer son style. J’aimerais tellement que ce concert ne s’arrête jamais. NAS ? Quoi ? Qui c’est ça ?
Dix doigts d’honneur plus tard, la séduisante bad girl quitte la scène après une heure de show. Je me prends une sacrée claque en pleine figure et reste bouche bée face à ce moment de musique privilégié que je viens de vivre. #WOW
NAS enflamme le Zénith
Une bonne trentaine de minutes plus tard, l’illustre Nasir Jones déboule avec son short camo et tout son matos bling bling pour un voyage dans le temps avec Illmatic, son premier album sorti en 1994. La foule est en délire et moi je me remets doucement de ma gifle tamoule. Le regard hagard, j’observe tous ces fans surexcités qui attendent ce moment depuis tellement d’années. L’interprète d’ If I ruled the World est bel est bien sous nos yeux, sur scène à rapper pour nous et moi je me prends une seconde claque qui cette fois-ci me fait réaliser le nombre d’années qui s’est écoulé depuis ce tube ! Dans le public, les pas de danse s’accélèrent et tous les styles sont au rendez-vous. Alors que certaines esquissent une petite danse des canards sur The Wolrd is Yours, d’autres optent plutôt pour la danse de Robocop. Comment un seul corps peut-il produire autant de mouvements déstructurés et si peu synchronisés ? #SURFBOARD
Après une heure de spectacle, le rappeur de Brooklyn quitte la scène. La lumière reste éteinte et le DJ n’a pas fermé son Mac, une lueur d’espoir guette la foule. Le DJ revient sur scène non pas pour balancer le prochain son mais… tout simplement pour fermer son ordinateur. Pas de rappel pour NAS, le concert est terminé, vous pouvez rentrer chez vos mères. #CIAO
* Prénom de M.I.A.
Désigne également le nom d’une déesse hindoue
Pour aller plus loin :
No Comments